est presque un animal domestique... En effet, avec le temps, il s'est étroitement spécialisé

et sa larve se révèle même capable de vivre dans de la farine déshydratée.

• Distribution : monde entier (minoteries et entrepôts de grains).

• Habitat : farine, son, céréales stockées.

• Longueur : 15 millimètres

• Longévité : plusieurs années ; record : dix ans.

• Régime : inféodé aux céréales mais peut devenir omnivore.

• Reproduction : ovipare métamorphoses complètes.

C'est un humble, avec son corps brun noir, ses discrètes antennes, ses élytres striées dans le sens de la longueur sans autre ornementation. Sa larve ressemble à un ver, mais un ver bien sec, au corps vernissé. Compte tenu du milieu qu'elle fréquente, on l'a baptisée « ver de farine ». Autrefois, on découvrait souvent ces larves cuites dans le pain et nul n'y trouvait à redire. Ces animaux n'ont rien de malpropre. Dans le son et la farine, à l'obscurité, avec une chaleur maxi¬male de 30 °C et de l'humidité, le ténébrion prospère.

A 15 °C, ce coléoptère se maintient en vie, mais son développement est deux fois plus lent. Quant à l'humidité, elle représente un facteur important car elle agit sur le nombre d'œufs pondus.

Le taux optimal est de 80%. Les petits œufs blancs et ronds sont innom¬brables. Il en sort des larves qui se nourrissent copieusement puisse chrysalides. Lorsqu'il s'ex¬trait de son enveloppe nymphale, le jeune ténébrion est tout blanc.

C'est le plus dur et également le plus coriace de tous les insectes de notre planète ! La face supérieure de son abdomen est molle et fragile, mais quand les élytres sont repliés vers l'arrière en position normale, il est extrêmement difficile de trouver un point faible à la cuirasse.

Il se nourrit des enveloppes des graines, de farine, de croûte de pain et, s'il en trouve, de rondelles de carottes, de pommes bien mûres. Ces animaux s'évadent aisément et, comme ils se multiplient très vite, ils peuvent bientôt occuper tout un immeuble si l'on n'y prend garde.

Fuyant la lumière, le ténébrion meunier vit la nuit. Lorsqu'il est frappé par une lueur vive, il fuit en tous sens, véritablement affolé. Il est impossible de le conserver sous un faisceau lumineux pour l'observer. Même aveuglé expérimentalement, il continue à éviter la lumière. De même, au contact d'une surface mouillée, il s'agite fébrilement et ne s'arrête que dans un endroit sec.

Sous l'influence de l'oxygène de l'air, le jeune ténébrion noircit en quarante-huit heures. Sa larve peut subsister dans de la farine déshydratée : ses excréments sont alors réduits à une poudre blanche très sèche.

Toujours affamé, le ténébrion se rabat facilement sur la salade, les biscuits et même la viande. Quant aux larves, elles raffolent d'abord de la pulpe d'orange et, plus tard, de pommes pourries.

Son revêtement de sclérotine - la substance qui lui donne toute sa rigidité est extrêmement épais, ce qui se révèle efficace pour conserver l'eau du corps et empêcher l'évaporation.

L'élevage du ver de farine est couramment pratiqué par les scientifiques qui étudient le comportement des amphibiens et des reptiles. Cet insecte est une proie rêvée pour nourrir en particulier les lézards et les jeunes serpents. Aux chercheurs obligés de mener des observations sur des sujets captifs, le ver de farine rend d'inestimables services.